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Un an !

Août 2025. Retour sur une année d’explorations urbaines et rurales.

Photo urbex du graffiti d'une femme dans le Sanatorium Simone Weber en Lorraine

Sanatorium Simone Weber

1. Débuts

Voilà un an que nous nous sommes lancés dans l’urbex, sans se douter que nous allions parcourir un tel chemin.

Me concernant, les éléments déclencheurs étaient multiples : fascination pour les lieux abandonnés, admiration pour le travail du Grand JD, nouvelle page dans ma vie personnelle.

Nous étions quatre amis intéressés par ce qui n’était alors qu’une tentative unique, en prenant des risques modérés avec peu d’équipement, en terrain connu et à proximité. Le Sanatorium Simone Weber était le lieu idéal pour l’avoir déjà visité, une décennie plus tôt.

Première sortie, premier contrôle de gendarmerie – le seul à ce jour et il devait bien arriver pour nous en libérer l’esprit –, cependant l’essai était transformé pour deux d’entre nous. Les deux mêmes qui effectueront la majorité des explorations présentes sur ce site.

Photo urbex d'une salle inondée dans le Fort Orwell en Lorraine

Fort Orwell

2. Impressions

Exploration préférée ?

Le Sanatorium Simone Weber. Comme toutes les premières fois, il s’agit de celle que je retiens le plus, par les sensations nouvelles qu’elle m’a procurées. Mais je n’ai pas encore suffisamment de recul, d’autres viendront probablement la détrôner.

Urbex le plus surprenant ?

Le Fort Orwell. Celui-ci se situant en pleine forêt, nous nous attendions à croiser du gibier, mais jamais des animaux d’élevage ! A quelques mètres de nous, du haut d’un muret, plusieurs cochons nous observaient, sereins, alors que nous l’étions bien moins.

Lieu le plus dangereux ?

Le Fort Noddy. Son souterrain d’accès présentait d’importantes fissures, des morceaux du plafond manquaient par endroits. C’était la première fois que nous étions contents de retrouver la surface.

Découverte la plus marquante ?

Le Fort Akira. Gigantesque, labyrinthique et quasi indécelable. Plusieurs semaines ont passé au moment où j’écris ces lignes, et les images de sa visite continuent de me revenir régulièrement à l’esprit.

Moment méritant d’être partagé ?

Le Fort Crucifix. Jamais je n’avais ressenti une telle sensation d’apaisement en exploration que dans sa cour intérieure. Les vieilles pierres, la végétation, le son d’un vent léger, le chant des oiseaux, j’aurais pu y rester des heures durant.

Anecdote amusante ?

Je consulte le profil d’un urbexeur et street artiste qui me suit depuis peu sur Instagram, quand je découvre qu’il est l’auteur d’un autocollant que j’avais immortalisé dans l’Hôtel Bonin. J’en discute avec lui, il m’explique qu’il a trouvé ce lieu par hasard au retour d’un voyage, puis mon site via un autre article, avant de découvrir là aussi fortuitement la photo de son autocollant. Le monde est petit, celui de l’urbex encore plus !

Quelle exploration t’a appris quelque chose sur toi-même ?

Il s’agit certainement de psychologie de comptoir, cependant j’ai l’impression que j’approfondis ma connaissance de moi-même à chaque visite d’un lieu abandonné. Je me suis ainsi découvert bien plus contemplatif que je ne le pensais, d’où certainement le fait que je m’intéresse toujours plus à la photo.

Photo urbex de véhicules militaires soviétiques dans une base de l'OTAN en Lorraine

Base Poutine

3. Bilan

Statistiques

Une année est passée, que l’on peut résumer ainsi :
– 15+ urbex
– 1 hôtel
– 2 administrations
– 3 usines
– 9 forts militaires
– 500+ photos publiées

Au-delà des chiffres, quel retour d’expérience en donner ?

Photo urbex d'une plateforme en Lorraine

Usine Transformers

Comportement

L’évolution la plus notable est celle du comportement. D’abord très stressés par le fait d’entrer dans des lieux abandonnés – pour des questions évidentes de légalité et de sécurité –, nous nous en sommes progressivement détachés.

D’abord par davantage de préparation : dans quel état est le site ? quels en sont les points d’accès ? qu’y a-t-il à y voir ? qu’en ont pensé d’autres explorateurs ?

Ensuite par davantage d’observation : progresser lentement, repérer les failles dans les plafonds et les murs, déceler les ouvertures dans le sol, écouter attentivement, observer au loin.

Enfin par le bilan à chaud : quel est notre ressenti ? quels ont été les points les plus marquants, positifs comme négatifs ? quels bons réflexes avons-nous eus ? en quoi devons-nous nous améliorer ?

Conseils de comportement à adopter.

Photo urbex d'une fenêtre du Fort Schneider en Lorraine

Fort Schneider

Equipement

Masques respiratoires, gants ou mitaines renforcés, vêtements techniques, chaussures montantes imperméables, éclairages multiples, sacs de randonnés, trousses de secours, téléphones, vivres, etc. Nous n’avions quasiment rien de tout cela au préalable, acquis le minimum nécessaire pour le sanatorium, avant de développer progressivement notre dotation.

Côté images, je suis passé d’un iPhone 15 Plus – tout à fait honorable au vu des conditions d’utilisation – à du matériel bien plus adapté et endurant. Bien sûr, rien ne m’obligeait à prendre cette voie, si ce n’est celle de publier des photos toujours plus qualitatives. Cependant, sans site Internet ni réseaux sociaux dédiés, j’aurais sans doute poursuivi avec le téléphone seul.

Tout ceci représente un budget, un poids et un encombrement conséquents, qu’il convient d’abord de moduler, puisque notre inventaire varie en fonction du besoin – type de lieu à explorer, durée sur place, météo prévue – ; ensuite de relativiser, car nous effectuons plus d’une exploration par mois et durant souvent toute la journée, nécessitant ainsi du matériel endurant, donc plus cher.

Conseils d’équipement à avoir.

Photo urbex de l'escalier d'accès à un bloc de combat de la ligne Maginot en Alsace

Fort Noddy

Trouver des spots

Comme beaucoup, nous nous sommes fiés à Urbexology, avant de prendre nos distances. Si le site s’avère très pratique quand on débute, il ne va pas moins à l’encontre d’un principe de base de cette activité : ne pas divulguer publiquement et précisément la localisation de spots. Autant pour préserver leur durée de vie que celles de leurs potentiels explorateurs.

Car la recherche de lieux abandonnés agit comme un véritable filtre, décourageant les individus les plus impatients, donc les plus à même de mal finir une fois sur place. Réciproquement, cela peut se transformer en jeu, un GeoGuessr parfois aussi jouissif que l’urbex lui-même.

Conseil pour trouver des spots.

Photo street art de graffitis le long de la voie ferrée à Nancy

Usine Alstom

4. Avenir

Explorations

Cette première année est passée sans que nous nous en rendions compte, nous espérons qu’il en sera de même pour les suivantes.

D’abord ponctuées de découvertes tout aussi régulières et qualitatives. Dans les forts militaires, évidemment, puisque c’est ce qui nous passionne le plus.

Ensuite en diversifiant vers les manoirs et châteaux, entre autres, qui nous sont encore inconnus.

Enfin en nous fixant un nouvel objectif. Le précédent était de visiter des bunkers de la Ligne Maginot, ce que nous avons fait avec le Fort Noddy et le Fort Akira. Nous avons à l’esprit quelques urbex à l’étranger, avant d’atteindre un jour, peut-être, l’Everest avec Prypiat et le Cosmodrome de Baïkonour.

De la végétation à l'entrée du tunnel

Fort Crucifix

Photos

Par l’acquisition récente d’un Nikon D750 et de l’équipement périphérique, je dispose du matériel pour progresser en photos urbex.

Un but à court terme serait de parfaire la technique, qu’elle devienne un automatisme, pour me concentrer uniquement sur la vision artistique.

Et ainsi, sur un horizon lointain, disposer d’un bagage suffisant pour pouvoir être exposé ou publié. Avec des photos de la centrale de Tchernobyl ou de la navette Bourane, qui sait ?

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