Janvier 2025. Exploration de l’Usine Transformers en Lorraine, un site sidérurgique abandonné datant des années 1960.



Fraise Tagada



Vive le Gore-Tex



Salut, ça mousse ?
D’un clocher à l’autre
La Lorraine a longtemps été une région fortement industrialisée, avant de faire face aux fermetures et délocalisations. Les usines abandonnées ne manquent donc pas, et pourtant, nous n’en avions encore explorées aucune. Nous rattrapons ainsi notre retard par la visite de cet ancien site sidérurgique, l’Usine Transformers.
J’ai grandi dans une famille aux valeurs profondément ancrées à gauche, rêvant du Grand Soir dès potron-minet. Nous avons été baptisés pour faire plaisir aux anciens, mais personne n’est pratiquant et encore moins croyant, c’est le moins qu’on puisse dire.
Si je le pouvais, je n’irais pas faire raser les édifices religieux entretenus par l’Etat, puisqu’ils représentent selon moi davantage des monuments historiques que des lieux de culte. De même, ayant vu nombre d’établissements fermer dans la ville où j’ai grandi, c’est toujours un déchirement de les voir tomber en ruine, jusqu’à être purement et simplement rasés.
Ainsi, de par ma culture politique et mon histoire personnelle, j’imagine les usines comme des églises, leurs cheminées sont des clochers, leurs employés, des fidèles. La comparaison peut vous sembler audacieuse – et elle l’est sans doute -, cependant la réalité est là. La pratique religieuse a périclité avec la révolution industrielle. Les manufactures devinrent les nouveaux lieu de vie et de sociabilité. Et quand l’une d’entre elles vacille, remarquez avec quelle énergie elle est protégée par ses salariés, et ce malgré des conditions de travail difficiles.




Meccano

Grand héron bleu




Passion colimaçon
Notre-Dame de fer
Nous trouvons un accès le long d’un convoyeur agrippé à la pente, menant à une surface de plusieurs hectares à peine, recouverte de végétation et de tôles rouillées. L’ensemble, très vertical, donne le vertige. Une véritable cathédrale post-industrielle. Une pluie lourde et continue s’abattra sur nous tout le long de la visite. Des conditions idéales pour parfaire l’impression de fin du monde.
Les immenses machines ressemblent à des Transformers recroquevillés sur eux-mêmes sous les toits ondulés. Ils pourraient reprendre vie et se déplier à tout moment, pour nous protéger d’une menace imminente. Cette dernière prend la forme de capteurs de présence disséminés un peu partout sur le site. Rien ne dit qu’ils sont encore actifs, mais nous ne prenons aucun risque. Tout le jeu consiste alors à explorer le plus possible les lieux sans se faire repérer. Sam Fisher is back.
Nous avons passé la plupart du temps la tête en l’air, à contempler ce décor irréel se détachant du ciel gris. L’Usine Transformers rivalise de poutrelles, de tuyaux, de câbles, d’escaliers, de plateformes. Le Centre Pompidou pour les connaisseurs.
Nous y restons jusqu’à la tombée de la nuit, pour finir l’exploration par les bureaux. En repartant, nous attirons l’attention d’un capteur, qui réveille une quantité insoupçonnée de décibels. L’occasion de repartir un peu plus rapidement vers la voiture, les yeux dans les étoiles.


Plantes de WALL-E devenues grandes



Tambour de nodulation

SimCity 3000

Icône

Explorateur de fichiers

Clés pas seulement sous la porte

Minerai de fer aggloméré
Photos prises avec un iPhone 15 Plus.