Novembre 2024. Exploration d’une base de l’OTAN abandonnée en Lorraine, découverte de trois véhicules militaires soviétiques.
Eurêka !
Je naviguais à vue sur le site de El Cheeba, quand je découvris les photos de blindés soviétiques dans une ancienne base de l’OTAN en Lorraine, la Base Poutine. A quoi ressemblaient ces véhicules en vrai ? C’était soudainement évident : on devait y aller nous aussi.
Alors j’ai passé des heures à décortiquer les photos satellites de toutes ces bases en Lorraine. A chercher cet alignement entre la tour de contrôle et les quatre hangars. Repérer les chars dans et à proximité de la végétation. Zoomer au maximum sur le moindre amas de pixels, jusqu’à ce que… eurêka !
Si le plaisir premier de l’urbex demeure l’exploration, celui de la découverte de la localisation d’un spot arrive en seconde position.
Troisième épisode
Ainsi, après le Fort Fischer et le Fort Orwell, la série militaire continue.
Nous nous garons dans le village à proximité et, plusieurs kilomètres de marche et quelques barbelés plus tard, nous y voilà. Un mirador, puis une borne d’identification, enfin un char radar. De tout ce qu’il y a de français, mais rien que pour ça, nous sommes déjà contents d’être venus. La peinture kaki cache sans doute la misère des traces d’humidité, la corrosion s’avère étrangement peu présente, aucun équipement ne semble manquer. Le plein, un tour de clé et on pourrait facilement imaginer le blindé redémarrer fièrement, après des années de léthargie.
Back in U.S.S.R.
On se faufile ensuite ici et là, lorsqu’arrive la rencontre tant espérée avec les trois véhicules militaires soviétiques. Apparaît alors une sensation bizarre, celle d’être témoin d’un bug de la matrice.
La dernière fois, c’était lors d’un voyage au Canada. On arrivait en voiture à Montréal depuis Toronto. J’avais eu beau potasser l’histoire du Québec, je n’arrivais pas à croire en la réalité de ces panneaux routiers en français dans un décor aussi nord-américain. Comme le mélange de deux liquides que je pensais non-miscibles.
De retour dans la Base Poutine, je me demande comment bloc de l’Ouest et bloc de l’Est ont pu se rejoindre ici. Nous étions face à des reliques d’une époque lointaine, évadées d’une capsule temporelle et géographique. Plusieurs décennies et milliers de kilomètres devaient nous séparer d’eux.
Puisque nous n’avions rien à faire dans cette base, ces véhicules non plus, je fis un geste aussi simple qu’enfantin pour annuler brusquement durée et distance. Simplement poser la main dessus.











































