Mai 2025. Critères pour choisir un appareil photo adapté à l’urbex, selon l’état, le budget, l’intérêt et les usages.
Quels critères ?
Boîtier ergonomique et léger pour un usage simple et sans effort pendant plusieurs heures. Tropicalisé pour résister aux atmosphères humides ou poussiéreuses. Capteur stabilisé à sensibilité élevée et objectif à grande ouverture pour préserver la netteté dans la pénombre. Focales courtes ou longues, pour saisir des plans larges ou rapprochés. Nombreux sont les critères permettant de choisir un appareil photo adapté à l’urbex.
En faisant le tour du marché, vous verrez les montants débuter entre 1’500 et 3’000 €, selon la provenance neuve ou d’occasion, les technologies utilisées, la taille et la précision des capteurs, le nombre et la qualité des objectifs, la quantité d’accessoires, etc.

Nikon Z6II + NIKKOR Z 17-28mm f/2.8 = 3’300 € (neufs)
Un consommable parmi d’autres
Déjà, vous porterez votre appareil à la main, autour du cou ou harnaché à la poitrine, donc exposé aux éléments. Il subira ici le frottement des feuilles et branches traversées pour atteindre un manoir isolé. Là sa dépose sur des gravats pendant que vous vous faufilerez dans une ouverture étroite. Plus loin l’hygrométrie élevée d’un fort partiellement inondé. Ailleurs la poussière excessive d’une ancienne cimenterie. Il ne s’usera sans doute pas aussi rapidement que vos chaussures de randonnées, mais ne sera pas moins un consommable, avec les frais inhérents d’entretien et de remise en état.

NIKKOR Z DX 18-140mm f/3.5-6.3 VR
Quel(s) objectif(s) ?
Ensuite, l’objectif parfait n’existant pas encore, plusieurs possibilités s’offriront à vous.
La plus correcte techniquement serait de vous équiper de deux modèles distincts à grande ouverture. Un ultra grand-angle pour cadrer toute la largeur d’une pièce. Un téléobjectif pour les détails. L’inconvénient, outre le budget supplémentaire, est que le changement d’optiques introduira humidité et poussière dans une atmosphère potentiellement chargée. D’où une usure prématurée ou des frais d’entretien supplémentaires.
La plus économique serait de vous équiper d’un modèle à focale étendue. Au détriment de l’ouverture cependant, nécessitant dès lors l’utilisation de pauses longues pour faire entrer suffisamment de lumière, donc d’un trépied pour la netteté. Vous n’aurez ainsi plus à changer d’objectifs, ce que vous perdrez en qualité d’image et confort d’utilisation.
Un compromis se situerait dans une utilisation complémentaire de l’appareil photo pour les plans larges (majoritaires en urbex) et du smartphone pour les détails. Puisque vous lisez cet article, vous possédez certainement un modèle de bonne qualité photographique pour un téléphone. La différence de rendu entre ces deux équipements ne devrait donc pas vous choquer outre mesure.

iPhone 16 Pro Max
Quels usages ?
De plus, que ferez-vous de vos photos ? Vous les garderez pour vous ou les partagerez sur les réseaux sociaux ? Vous les publierez dans un ouvrage spécialisé ou les exposerez dans une galerie d’art ?
Nombre de films tournés en IMAX finissent en clips sur TikTok, alors des photos prises avec un appareil (semi-)professionnel affichées sur Instagram n’ont rien de choquant. Côté smartphone, la faible taille de leurs lentilles continueront à être compensées par un traitement logiciel. Avec un résultat plus ou moins visible selon l’agrandissement. Et, au final, la frustration de voir un cliché que l’on adore devenir inexploitable en grand format.

« Mon matériel d’exploration urbaine (Tuto Urbex) », Mamytwink
Quelle durée ?
Enfin, aurez-vous toujours le temps et l’envie de faire de la photo urbex dans 1, 5 ou 10 ans ? Pensez-vous vous limiter à ce domaine ou l’étendre à d’autres ?
Difficile d’y répondre, toute passion étant par définition non raisonnable, donc difficilement quantifiable. Alors pourquoi investir plusieurs milliers d’euros dans du matériel neuf que vous finirez probablement par revendre ? Qui plus est avec une forte décote ?
Si vous décidez de quitter votre emploi actuel pour devenir photographe à temps plein, ou tout simplement pour vous faire plaisir, pourquoi pas. Sinon autant commencer plus modestement, le temps de voir comment votre intérêt évolue.

« Enfance », Vincent Jarroux
En conclusion
Lors des premières explorations, votre smartphone suffira largement pour travailler le cadrage, pendant qu’il s’occupera tout seul du reste.
Quand vous en percevrez les limites ou que vous voudrez ajuster vous-même les paramètres d’exposition, il sera temps d’investir dans un appareil photo. Et ce pour un modèle de milieu voire haut de gamme, afin de bénéficier d’une amélioration visible, mais ayant suffisamment vécu pour l’obtenir à bon prix.
Ne soyez pas effrayé.e par son aspect esthétique, il ne préjuge pas forcément de son état de fonctionnement. S’il est passé entre les mains de spécialistes (Phox, MPB ou autres), il sera généralement accompagné d’une garantie. Quoi qu’il en soit, il en verra d’autres entre vos mains, et la première rayure que vous lui ferez subir passera mieux si ce n’est pas sa première.
La différence de montant entre les modèles neufs et d’occasion vous laissera du budget pour les accessoires indispensables, tels que des batteries et cartes mémoires supplémentaires, un éclairage, un trépied et un sac à dos renforcé.
Maintenant, pour savoir quel appareil photo choisir, je vous laisse saisir les critères du premier paragraphe sur le site des numériques, leurs tests sont toujours très qualitatifs.