Urbexology et compagnie
Avant de lire ces lignes, à cette même question, Google vous a certainement proposé nombre de sites listant – gratuitement ou non – des lieux abandonnés à explorer. Outre les aspects légaux, éthiques et commerciaux discutables, on ne peut qu’être tenté d’y accéder.
D’une part, pour obtenir facilement une localisation, afin de s’épargner plusieurs heures de recherche, parfois infructueuses.
D’autre part, lorsque description et de commentaires sont présents, pour ne pas arriver face à un spot différent de ce à quoi on s’attendait, voire inexistant.
Le site le plus connu est certainement urbexology.com, que beaucoup critiquent, mais que tout le monde a déjà utilisé. S’il est d’une grande efficacité, il vous ôtera aussi tout le plaisir de la recherche. Car il s’agit d’une véritable chasse au trésor, comme nous le verrons après, de passer des heures à recouper des indices, à les rechercher minutieusement sur une carte, jusqu’à déceler la position précise.
Par soi-même
La méthode la plus directe est de se promener au hasard de routes et rues, la tête en l’air, à la recherche d’une bâtisse inhabitée ou d’une usine désaffectée. Le plaisir de la découverte est proportionnel à la complexité : élevé. Car il vous faudra du temps et de la patience pour dénicher le moindre spot, et encore plus pour un qui soit qualitatif. Qui plus est, si vous vous y aventurez sans recherches préalables, rien ne vous garantit que le lieu soit réellement abandonné.
C’est ainsi que, au retour du Fort Schneider, nous sommes passés à proximité d’une ancienne base militaire, dont les murs recouverts de graffitis ont attiré notre attention. Sur place, nous trouvons des bâtiments complètement vides, d’autres réaffectés à des entreprises, d’autres encore utilisés par la gendarmerie. D’où un risque élevé d’intervention des autorités, pour un intérêt exploratoire relatif.
Par les journaux
En accompagnant le type de lieu ciblé avec une localisation et des mots-clés tels que « abandonné.e » ou « désaffecté.e », la recherche dans Google Images vous présentera des liens vers des journaux locaux parlant d’une école ou d’une usine récemment fermée.
Bien que cette technique donne des résultats, elle est en réalité à peine plus efficace que la précédente, puisque ça reste de la recherche par soi-même, sans base initiale sur laquelle s’appuyer.
Autre désavantage, si l’article s’avère quelque peu ancien, même de quelques années seulement, il y a de fortes chances que le lieu soit dans un état pire encore, ou qu’il ait été réhabilité.
J’ai appliqué jusqu’à présent une seule fois cette façon de faire, pour l’Ecole des clowns. Au vu du résultat que j’estime assez quelconque, je déconseille aussi cette méthode.
Par le bouche à oreille
Une troisième est d’en discuter autour de soi. Avec sa famille, ses amis, ses collègues, d’autres urbexeurs/urbexeuses. Quelqu’un a forcément entendu parlé d’une maison, d’un commerce ou d’un entrepôt déserté depuis un moment. À vous d’effectuer les recherches pour vérifier les informations et un repérage pour les valider.
Des collègues m’ont conseillé plusieurs lieux – l’Usine Panini et le Fort Crucifix -, dont l’exploration fut saisissante. Des habitations aussi, mais il y a quelque chose d’intrusif qui nous dérange fortement. Sans oublier l’atmosphère, évidemment plus saisissante dans un ancien site militaire ou industriel. Ceci est cependant un autre sujet, que j’évoquerai probablement par ailleurs.
Par d’autres explorations
Le procédé probablement le plus efficace selon moi est de se renseigner sur les blogs, forums et réseaux sociaux.
Un premier avantage est de voir directement à quoi les spots ressemblent et de sélectionner ceux qui vous plaisent.
Un second est que vous trouverez souvent un indice sur leur localisation. Et, quand ce n’est pas le cas, la recherche inversée peut vous y aider.
Côté inconvénients : les photos que vous aurez vues entameront inévitablement une partie de l’effet de surprise.
Plus secondaire, attention là aussi à la date de publication.
Par cette chasse au trésor évoquée plus haut, j’ai ainsi pu découvrir des lieux dont j’ignorais totalement l’existence, comme la Base Poutine. Qui plus est, même en en ayant vu des photos, le plaisir de découverte fut démultiplié par le fait d’en voir les reliques en vrai.
Rappel
Comme évoqué dans les conseils pour le comportement et l’équipement, ceux-ci ne légitiment en aucun cas l’accès à des lieux abandonnés sans autorisation.
L’urbex reste dangereuse et illégale dans de nombreux cas.
Privilégier des lieux dont l’accès est autorisé ou pour lesquels des visites guidées sont organisées.
En suivant ces conseils, vous minimisez les risques pour vous-même, pour les lieux et pour l’avenir de la communauté urbex.