Juin 2025. Exploration de l’Usine Panini en Lorraine, une forge construite dans les années 1950 et abandonnée récemment.
Spots en stock
Durant la pause déjeuner, des collègues me questionnent parfois sur nos explorations. Où sommes-nous allés ? Comment sommes-nous entrés ? Ils en profitent aussi pour proposer des lieux. C’est ainsi que j’ai obtenu des infos concernant le Fort Crucifix – le prochain à venir – et sur l’Usine Panini.
Nous en avions alors fait un repérage au retour d’une sortie précédente, avant d’en planifier la visite.
Le site avait l’air intéressant, nous n’allions pas être déçus.
Fantôme dans la coquille
On m’avait expliqué que la forge, récemment fermée, abritait peut-être encore des machines. Nous n’en trouvons qu’une seul. Abandonnée à elle-même, tel le petit âne gris de la chanson. La nature a horreur du vide, si bien qu’elle l’a comblé par matière à contemplation. La hauteur des hangars, la lumière tamisée presque irréelle, le silence d’église. Des battements d’ailes provenant de la charpente amplifient le calme ambiant. Tout n’est que gravats, corrosion et désolation – et pourtant, la magie opère. A moins qu’ils n’en soient la cause.
Plongée dans le temps
L’Usine Panini est sortie de terre au milieu du siècle dernier. Elle s’apparente désormais à une succession de capsules temporelles.
Premier palier de décompression : les années 1970 dans les ateliers. Tout y respire cette époque : carrelage, portes et fenêtres, panneaux de contrôle, affiches de prévention.
Deuxième étape : la période pré France 98, marquée par ces vignettes Panini collées pour l’éternité sur les vitres embrumées d’une salle de repos.
Dernier niveau, une décennie plus tard. Ordinateurs et disques durs massifs, écrans réduits, claviers mécaniques… Tout est encore là, comme si on avait quitté les lieux dans l’urgence.
Trois silhouettes en uniforme apparaissent dans l’allée. Elles viennent vers nous. Proches de la surface, nous devons fuir à notre tour ce vaisseau fantôme. Cap sur la terre ferme, direction le Fort Crucifix.











































Photos urbex capturées avec un iPhone 15 Plus et post-traitées avec Apple Photos.