Juin 2025. Exploration du Fort Crucifix en Lorraine, un ouvrage militaire français abandonné construit à la fin du dix-neuvième siècle.
Le mythe de la cité perdue
Nous avons toutes et tous nos obsessions, que nous continuons à travailler, jour après jour. La mienne, en urbex, c’est celle de la cité perdue – cf. le Fort Nago, le Dépôt Commando et le Fort Orwell. Autrement dit cet endroit autrefois de vie désormais envahi par le silence et la végétation.
Peut-être est-ce l’influence des films d’aventures de mon enfance – Indiana Jones et Les Goonies en tête. Influence transformée en héritage culturel, face à la quantité de photos et vidéos partageant le même fantasme sur les réseaux. Quoi qu’il en soit, je découvre avec bonheur que le Fort Crucifix n’échappe pas à ce stéréotype.
Construit après l’annexion prussienne de l’Alsace-Moselle en 1871, il devait alors renforcer la nouvelle frontière tracée à travers la Lorraine. Il n’a pas directement servi lors de la Première Guerre Mondiale, mais fut bombardé par les Américains lors de la Seconde, pour empêcher son utilisation par les troupes allemandes.
Une exploration compacte
J’aurais pu rester durant des heures dans les cours intérieures du Fort Crucifix. Pour ressentir la sérénité ambiante, contempler le mariage de la pierre et du lierre, écouter l’accompagnement de la brise légère sur le chant des oiseaux. Difficile cependant de nous éterniser en un lieu dans lequel nous ne sommes pas invités. Alors nous reprenons notre chemin, verticalement.
Tout d’abord dans les étages. Vides et pour certains effondrés dû au bombardement allié, nous n’y restons pas longtemps.
Ensuite le premier sous-sol, semi-enterré. La chaleur estivale se fait moins présente, parmi cet alignement de salles aux affectations diverses, dont l’ensemble paraît bien plus étendu que les bâtiments extérieurs.
Enfin, nous empruntons un long escalier bordé de rails menant vers le second sous-sol. Nous l’empruntons avec précaution – la forte humidité ambiante et l’absence totale de lumière empêchant de voir au-delà de quelques marches. En bas, la construction s’avère bien plus sommaire et étroite. La température a considérablement baissé. A la différence de l’étage supérieur, il n’y a ici que quelques pièces. Dans l’une d’elles, entièrement recouverte de suie, trône le vestige improbable d’une remorque de vélo.
Le Fort Crucifix est de ces ouvrages revêtant un grand intérêt pour les passionné.e.s d’urbex : chargé d’histoire, riche visuellement, préservé des dégradations humaines et d’un accès peu évident. Qu’il en soit ainsi encore longtemps.











































Photos urbex capturées avec un iPhone 15 Plus et post-traitées avec Apple Photos.