Février 2025. Exploration d’un immense fort allemand abandonné de la fin du dix-neuvième siècle en Lorraine.
Sous la surface
Cette fois-ci, c’est mon pote qui trouve ce site. Il me parle juste d’une multitude de points dispersés en pleine nature sur une carte spécialisée.
Sur place, plusieurs panneaux « Terrain militaire » récents nous incitent à progresser discrètement dans l’épaisse forêt.
Une première casemate fait son apparition, puis une grille, enfin de rares constructions en surface. Les seules du Fort Schneider, et probablement les plus récentes.
Une guérite, un bâtiment principal et plusieurs annexes. Le tout reconverti en galerie d’art contemporain, à l’image du Sanatorium Simone Weber et du Fort Fischer. Le grand soleil hivernal nous permet d’en admirer les oeuvres, avant de repérer les environs et de nous poser pour un repas lyophilisé.
Esprit, es-tu là ?
Le Fort Schneider a été en service pendant près d’un siècle. Construit à la fin du dix-neuvième siècle par les Allemands, il n’a pas servi durant la Première Guerre Mondiale, mais fut une place forte durant la Seconde. Plus tard, il sera reconverti en centre de l’OTAN. Plusieurs époques et architectures cohabitent donc dans ces lieux, dont nous décidons d’explorer les profondeurs.
L’ouvrage est composé de plusieurs casernes, toutes similaires, reliées entre elles par des kilomètres de tunnels. La surface, relativement moderne, fait place à un sous-sol bien plus ancien, nous faisant remonter le temps à mesure que nous descendons.
Comme je l’expliquais dans ces lignes, nous avions effectué une première visite du Sanatorium Simone Weber en pleine mode de la chasse aux fantômes sur le YouTube francophone. Nous n’y avions découvert rien de paranormal, malgré la forte mortalité inhérente à ce type d’établissement. Dans ce fort non plus, en dépit des affrontements meurtriers dont il a été témoin.
Croyances et conditionnement vous feront voir uniquement ce qui cache dans les abysses de votre esprit, soyez-en sûr.e.
Retour à la lumière
L’affrontement entre l’obscurité ambiante et les rares sources de lumière extérieure sont l’occasion de m’exercer au clair-obscur, que j’affectionne particulièrement.
Plus loin, le faisceau de nos lampes-torches s’attarde sur les contours de deux groupes électrogènes encore en bon état. Des V12 Diesel monstrueux qui ne demandent qu’à redémarrer.
Enfin, nous remontons vers une partie plus récente du Fort Schneider. Une salle de contrôle de faibles dimensions, encore équipées de divers équipements électroniques. Nous n’y restons pas longtemps, poussés dehors par la forte odeur d’humidité et la présence quasi-certaine d’amiante.
L’occasion de retrouver un ciel uniformément bleu et le grand air.

































































